Yves Rocher domine la beauté française

Si je vous demande quelle marque est, en France, N°1 des soins visage (devant Diadermine et Nivéa), N°1 des soins du corps (là aussi talonnée par Nivéa), N°1 de la minceur (devant Clarins et Nivéa), N°1 du maquillage (après avoir dépassé Gemey Maybelline l'année dernière), et N°2 des parfums féminins, à qui pensez-vous ? Pour ma part, j'avoue avoir été assez étonné à la lecture de tous ces chiffres attestant l'étonnante domination de... Yves Rocher. Et oui, c'est bien la référence des VPCistes beauté qui truste les meilleures ventes du marché hexagonal de la beauté, bénéficiant des retombées de tous ses grands chantiers mis en place depuis quelques années. Cela fait l'objet d'un article intéressant dans le nouveau numéro de Capital, que je vous conseille et sur lequel j'aimerai rebondir ici.

Le premier souvenir que j'ai d'Yves Rocher ? Des vacances chez ma grand-mère qui recevait les fameux courriers de la marque, avec les coupons de réduction pré-découpés donnant droit à des réductions en pagaille (si vous n'avez pas connu ça, c'est probablement que vous avez moins de 20 ans !). Puis certains produits croisés dans la salle de bains de ma Maman (et dont le packaging apparaît d'ailleurs aujourd'hui totalement démodé, comme l'attestent les photos ci-dessous !). Au début des années 2000, la situation pour Yves Rocher était simple : avec la vente sur catalogue qui commençait à montrer des signes de fatigue, il fallait redynamiser les points de vente en dur tout en négociant au mieux les virage de l'e-commerce et du bio. Des chantiers difficiles, mais pourtant menés, il faut bien l'avouer, de main de maître.

Commençons par la refonte des boutiques, bien plus accueillantes aujourd'hui qu'il y a quelques années. On y joue à fond la carte de la naturallité, avec des photos de plantes un peu partout sur les murs, des présentoirs qui tiennent plus de l'établi de jardinier que de la simple étagère, des pierres rustiques au sol... Il ne manque plus que la brouette pour se croire au fond d'un jardin ! Même l'incontournable carte de fidélité s'est offert un lifting champêtre, fonctionnant dorénavant avec un cumul de pétales et un message thermo-imprimé qui change à chaque passage en caisse. Bien joué !

Ce virage végétal ne se traduit pas uniquement dans la déco, mais s'imprègne de plus en plus les formules Yves Rocher. Quoi de plus normal en même temps pour une enseigne qui n'a de cesse de vanter "la beauté par les plantes". Point d'orgue de cette stratégie, le lancement de la gamme Culture Bio, accueillant mois après mois de nouvelles références. C'est un fait : à son échelle, Yves Rocher aura incontestablement oeuvré pour la démocratisation de la cosméto verte. La marque a également ouvert en 2009 un éco hôtel / spa en Bretagne, totalement anglé sur le respect de l'environnement (vous avez sûrement vu des billets de bloggueuses qui ont été conviées à le découvrir il y a quelques semaines). La marque dit poursuivre ses efforts dans ce sens, en reformulant le reste de sa gamme (XXL avec ses 700 références) pour en exclure certains composants synthétiques. Un bon point donc pour le travail accompli, d'autant que le maquillage a également été totalement repensé, avec un nuancier de 200 couleurs inspirées de la nature qui lui a quand même permit de gagner en modernité (il était temps car la gamme Luminelle était devenue un peu vieillotte!). Des efforts ont également été faits sur le parfum, même si je trouve que les prix sont encore un peu surestimés par rapport au positionnement prix général d'Yves Rocher.

Les prix Yves Rocher d'ailleurs, parlons-en... Pour moi, la marque use (et abuse) des promotions à répétition, en multipliant à l'infini les -50%. Les offres se succédant les unes aux autres, on ne sait finalement plus vraiment quel est le véritable prix des produits. Dans l'article de Capital, le consultant qui a travaillé sur la refonte de l'offre avoue d'ailleurs qu'en 2006, les consommatrices percevaient Yves Rocher comme "une grande braderie". Je n'aurais pas dit mieux ! Qu'en est-il aujourd'hui ? Rien n'a changé (les réductions sont toujours légion sur le site de la marque) mais tout a changé (cela se fait de manière beaucoup plus discrète en boutique) ! C'était probablement la meilleure stratégie à adopter pour ne pas déboussoler les accros de la promo, tout en relevant un peu l'image qualitative de la marque.

Quelques lignes au passage sur le site internet Yves Rocher, qui est quand même plutôt bien foutu, ce qui est assez rare pour être souligné, surtout sur les boutiques en ligne. Un e-catalogue qui n'a pas du être évident à mettre en place vu le nombre de produits (mon baromètre de ce qu'il ne faut pas faire en la matière restant l'épouvantable site de Marionnaud!). Et si la marque soigne son image, ce n'est pas que sur le web, mais également en TV avec un spot bien réussi sur les bienfaits beauté du sexe (ICI) et en presse où la marque vient de rafler le prix de la publicité magazine pour cette campagne ci-dessous. Presque un sans-faute.

Tout ça pour en arriver à quelle conclusion allez vous me demander ? Et bien simplement pour souligner que le boulot réalisé sur cette marque est franchement à saluer, et que si Yves Rocher est aujourd'hui numéro 1 du soin visage, corps, minceur, maquillage... ce n'est pas le fruit du hasard. Il reste encore pourtant pas mal de marché à conquérir, celui de l'homme notamment car si je me fie à mon exemple, c'est loin d'être gagné de ce côté là ! Traitez moi de snob et flagellez moi si vous voulez, mais hormis les produits d'hygiène ou ceux pour le bain, je ne me vois pas du tout adopter l'un de leurs soins au masculin (ces packs là sont d'ailleurs toujours très cheap, ils seront peut-être repackagés par la suite) ou pour un parfum Yves Rocher.

Et vous, quel rapport entretenez-vous avec Yves Rocher ?

Vous lui avez toujours été fidèle ?

Avez réappris à l'apprécier à l'occasion de toutes les nouveautés de ces derniers mois ?

Ou bien n'accrochez pas du tout à son univers ?