Des démaquillants vraiment pas comme les autres
Au rayon démaquillage, on avait déjà le lait, l'eau, la mousse, l'huile, le baume, les lingettes, le biphasé... j'en passe et des meilleures. Autant dire que l'on était en droit de penser qu'il allait être difficile d'inventer de nouvelles gestuelles en la matière, mais c'était sans compter sur l'imagination toujours débordante des services recherche / développement des 4 marques dont je voulais vous causer aujourd'hui. Decléor, Sampar, Sephora et Ren ont en effet réussi à piquer ma curiosité avec des produits qui sortent un peu du lot et méritent je trouve qu'on s'y arrête un bref instant. De très bonnes idées marketing comme vous allez pouvoir le constater, mais est-ce que ça suit niveau formule et efficacité ? Pour le savoir, j'ai fais appel aux lueurs de la cosmétologue So, que vous connaissez sans doute sous sa casquette de blogueuse du côté de (de)maquillages. Les nouveaux démaquillants décortiqués par (de)maquillages, avouez que c'était une évidence ! On se lance dans les présentations ?


Et So, elle en dit quoi ? "Cette huile "micellaire" est un joli coup marketing. Pas dans le sens malhonnête du terme, mais dans le sens où j'aurais bien aimé avoir eu l'idée moi-même. Car en réalité, c'est une huile démaquillante absolument conventionnelle, qui contient les mêmes types d'huiles et de tensioactifs que les autres, et fonctionne exactement de la même manière. Car ATTENTION RÉVÉLATION, toutes les huiles démaquillantes font des micelles quand on les rince à l'eau. Ceci mérite une petite explication technique.
Une micelle, c'est une micro-bulle de tensioactifs. Quand les tensioactifs sont dans un environnement aqueux, leurs parties grasses (on dit "queues lipophiles"), incompatibles avec l'eau (elles sont ""hydrophobes"), vont naturellement se regrouper entre elles, ce qui va donner une sphère dont la paroi, en contact avec l'eau, est constituée de leurs parties hydrophiles ("têtes hydrophiles") et l'intérieur constitué de leurs "queues lipophiles.
Une huile démaquillante c'est une huile avec des tensioactifs à l'intérieur. Il se passe donc l'inverse d'avec une eau micellaire : les tensioactifs se regroupent mais tête hydrophile au centre de la sphère et queue lipophile à l'extérieur. Quand on passe une huile démaquillante sur le visage, on a non seulement les tensioactifs qui vont capter les impuretés, mais aussi l'huile (c'est pourquoi elles sont souvent plus efficaces que les eaux micellaires). Quand on ajoute de l'eau au moment du rinçage, la texture devient laiteuse parce qu'il y a un déséquilibre et un repositionnement des tensioactifs qui en font une sorte de lait (une émulsion) : en gros ("en gros" parce qu'en réalité c'est un tout petit plus complexe mais je vais simplifier sinon je vais vous perdre - si ce n'est pas déjà fait), la micelle "lipophile" devient "hydrophile" et on se retrouve à peu près dans la même configuration qu'avec une eau micellaire, sauf que comme on une phase grasse en plus, le démaquillage est souvent un peu plus doux et encore plus efficace. Au final, toutes les huiles démaquillantes sont des huiles micellaires sans le revendiquer. Décléor a juste eu la bonne idée en inventant cette dénomination de surfer à la fois sur la vague des eaux micellaires ET des huiles démaquillantes. Chapeau bas."


Et So, elle en dit quoi ? "Ils sont malins chez Sampar, ils ont réussi à créer une "eau micellaire moussante". Avec les avantages de l'eau micellaire (une bonne tolérance et pas d'obligation de rincer le produit grâce à une concentration moindre en tensioactifs) ET du gel nettoyant moussant (une belle mousse onctueuse que l'on peut masser sur le visage, malgré la faible dose en tensioactifs, grâce notamment à la pompe du flacon mousseur qui permet de "buller" le produit au moment de sa sortie). Cette innovation est en grande partie une question de dose en tensioactifs : dans un gel nettoyant moussant en tube, il y en a beaucoup ; dans un nettoyant moussant contenu dans un flacon mousseur, un peu moins (on voit que dans le flacon le produit est plus liquide qu'un gel nettoyant qui lui a une texture proche du gel douche) ; et dans une eau micellaire encore moins (du coup elle mousse très peu et nettoie un peu moins bien - essayez d'en mettre en flacon mousseur, vous verrez qu'elle sortira sous forme de mousse mais par contre dès que vous l'étalerez, la mousse se cassera instantanément, l'eau micellaire retrouvera sa forme liquide et il vous sera impossible de la masser pour éliminer le maquillage).
Le taux de tensioactifs de Nettoyage à Sec est probablement entre celui de l'eau micellaire et celui du nettoyant en flacon-mousseur, ce qui lui permet de donner une mousse suffisamment rémanente pour qu'on puisse se démaquiller tout en conservant l'avantage du non-rinçage spécifique aux eaux démaquillantes et encore jamais vu pour des démaquillants moussants. Avec une petite astuce de formulation secrète supplémentaire pour que ça ne colle pas quand on ne rince pas (et là je ne suis pas assez calée en formulation pour la deviner). Résultat : une réelle efficacité tout en douceur, et beaucoup de sensorialité. Mais je préfère vous conseiller de rincer ce démaquillant quand même, ne serait-ce que pour maximiser l'élimination des résidus de maquillage et diverses impuretés."
Keskecé ce truc ? Il est certain que comparé aux 3 autres nouveautés présentées à l'instant, celui-ci peut sembler un peu moins dingue mais je tenais quand même à vous la présenter car je trouvais qu'elle surfait plutôt intelligemment sur la tendance des lingettes démaquillantes qui vivote depuis 2/3 ans. Je passe rapidement sur la formule du produit à proprement parler, qui est très bien mais surtout très classique, pour m'arrêter juste un instant sur le mode d'utilisation. On applique donc cette crème sur tout le visage, avant de masser délicatement. C'est au niveau du rinçage que la serviette fournie avec le produit rentre en jeu. On la passe au préalable sous l'eau chaude pour s'en servir pour rincer le visage, ce qui j'imagine doit être bien plus agréable et rapide qu'un simple coton. Ce n'est d'ailleurs pas vraiment une première puisque je me souviens que Garancia (toujours précurseur) avait déjà lancé un concept similaire il y a quelques années, mais sans que cela ne déclenche d'initiatives similaires de la part d'autres marques. En même temps, je me dis que c'est peut-être un exemple parfait de fausse bonne idée car j'imagine parfaitement la tronche de la serviette au bout du troisième démaquillage, pleine de fond de teint, de mascara, de rouge à lèvres... S'il faut la nettoyer tous les 2 jours, risque de galère en perspective.
Et So, elle en dit quoi ? "C'est un lait démaquillant classique, à la composition plutôt naturelle, qui est très agréable à utiliser mais dont l'association au linge humide chaud ne sert pas à grand-chose, car contrairement à ce qu'il est indiqué, le passage de ce linge sur le visage n'ouvrira pas vraiment les pores, il faudrait une source de chaleur beaucoup moins furtive. Ceci dit c'est très agréable comme sensation, très délassant. Vous pouvez faire la même chose avec votre propre lait démaquillant et un gant de toilette propre."
Voilà, j'espère que ce billet vous aura plu et vous aura aidé à vous y retrouver dans ce flot de nouveaux démaquillants. Est-ce que peut-être certaines d'entre vous ont déjà eu l'occasion d'en essayer un des 4 ? Si c'est le cas, n'hésitez pas à partager votre jugement "pratique" sur le sujet ! Et sinon, quelle est l'innovation qui vous semble la plus intéressante, celle en tout cas qui vous donnerait le plus envie de l'essayer ? Côté démaquillage, vous en êtes-vous d'ailleurs ? Lait, eau, mousse, huile, baume, lingettes... ? Vous êtes fidèle à un produit chouchou -et si oui lequel évidemment ?!) ou continuez de papillonner en attendant le coup de coeur ultime