jeudi 26 août 2010

Ma théorie du it-vernis


Depuis quelques jours j'ai l'impression de ne voir qu'eux sur la blogosphère beauté. Eux, ce sont les khakis, les déjà célèbres nouveaux vernis Chanel de la collection hiver 2010 / 2011. Effectivement, les teintes ont l'air assez magnifiques mais quand même... est ce que cela mérite un tel enthousiasme ? Non parce que quand même, il ne s'agit que de vernis à ongles !


Ou peut-être pas seulement d'ailleurs, car à voir l'engouement qui accompagne depuis plusieurs saisons la naissance de chaque it-vernis, il doit bien y avoir des explications plus rationnelles que le simple attrait pour une couleur. La teinte d'un it-vernis d'ailleurs, parlons-en. Est-elle unique ? Cela m'apparaît difficile. Combien de marques proposent des vernis à ongles? Des dizaines en France, et des centaines dans le monde, proposant toutes des références de nail lacquer en pagaille. J'imagine donc qu'il existe au final des dizaines de milliers de vernis à ongles et on peut du coup légitimement penser qu'il y a forcément un ou plusieurs doubles à chaque vernis. Alors OK, on peut chercher les petites différences ("Oui, mais celui ci est un plus irisé que le it-vernis de la saison" ou bien encore "Non, celui-ci est plus proche de clémentine que du mandarine du it-vernis"... !) mais grosso modo, la quête du dupe d'un vernis star permet presque toujours de trouver un ou plusieurs jumeaux, non ?


Si j'en suis cette constatation, la folie du it-vernis ne repose donc pas sur la simple beauté irrésistible et unique d'une couleur. Alors poursuivons un peu le raisonnement. Voyons rapidement quels ont été les it-vernis de 2009 / 2010 (ça existait d'ailleurs les it-vernis avant ?). Impossible de ne pas citer (pas forcément dans leur ordre de commercialisation d'ailleurs) le 505 de Chanel (le fameux Particulière qu'on ne présente plus), le 407 (Jade, un "vert pistache demandé par Karl Lagerfeld pour être assorti au tweed pistache de la collection" dixit Grazia), le 527 Nouvelle Vague (un beau turquoise pour l'été) ou bien encore le 509 (Paradoxe, pour les intimes).


A chaque fois, c'est le même rituel. Le buzz qui précède la sortie du produit est immense et en quelques jours, le vernis se retrouve sold-out, devenant de suite un collector. En tout cas, je suis quand même étonné de voir à quel point Chanel truste à chaque fois la place tant convoitée du it-vernis de la saison. De deux choses l'une : soit toutes les autres marques sont désespérément navrantes et incapables de pondre un vernis assez joli pour électriser les foules (très peu probable), soit Chanel maîtrise à merveille son sujet et dispose d'un service marketing qui mérite incontestablement une augmentation cette année ! Dior a bien fait quelques tentatives pour mettre fin à cette suprématie de la maison Chanel (ça a failli marcher avec le Libertine mais finalement non!), OPI pourrait aussi tenter sa chance (mais la marque s'obstine à mettre en avant des collections à rallonge de 94 vernis dans lesquelles, forcément, aucune référence n'émerge!)... Seul Yves Saint Laurent a réussi la performance de venir titiller le "master du it vernis" avec sa french bicolore que vous déjà avez dû voir 6 427 fois (6 428 avec la photo qui suit !).


Chanel, Dior, Yves Saint Laurent, OPI... remarquons quand même qu'un it vernis n'est jamais l'oeuvre de marques plus abordables. Mavala, Innoxa, Bourjois ou pourquoi pas H&M... les acteurs plus abordables du marché ne pourraient ils donc pas prétendre aussi à ce titre suprême ? C'est à mon avis peu probable, car un it-vernis, ce n'est pas qu'un simple vernis. C'est bien plus que ça. C'est ce petit snobisme qu'on affiche fièrement sur le bout de ses doigts, c'est ce petit détail hype dont on sait qu'il sera vu, reconnu et remarqué par les amies, les collègues, les passants dans la rue... Vous a t'on déjà dit "Dis donc, ce ne serait pas le gloss bidule que tu portes" ou bien encore "Ton ombre à paupières, c'est bien celle de la palette machin?". Pas souvent à mon avis, alors que ce it-vernis attire presque à tous les coups les compliments, les cris d'extase et parfois même le désir des autres. Un désir sûrement aussi artificiel que celui créé par Chanel et Co, et qui leur permet aujourd'hui de nous vendre des vernis à ongles... jusqu'à 25 euros.

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