Le premier parfum de Garou : faut-il en rire ou en pleurer ?

Je ne vais pas me faire que des amis avec ce billet, mais bon...

La semaine dernière, je vous proposais ici même un petit sondage pour savoir ce que vous évoquait l'arrivée de la première fragrance du chanteur Garou. Sans grande surprise, vous m'avez répondu à 70% que cette idée vous faisait beaucoup rire. Et encore, c'était avant que vous ne voyez l'objet du délit que vous pouvez à présent découvrir sur cette photo.

Je le précise d'emblée : je ne l'ai pas senti et serai donc incapable de vous le décrire. De toute façon, je pars toujours du principe qu'en matière de parfum, les goûts varient tellement d'une personne à une autre qu'un avis ne peut qu'être subjectif et donc pas forcément intéressant. Ce que je voudrais en revanche, c'est profiter de ce lancement pour étudier un peu le problème des parfums de stars en France. Prenons justement l'exemple du parfum de Garou, un cas d'école qui - pour moi - rassemble à peu près toutes les erreurs à ne pas faire.


Erreur 1 : le choix de la star

A qui s'adresse un parfum de star ? Selon moi, à un public susceptible de s'identifier à la personnalité sur laquelle repose le projet. Et ce n'est pas par hasard si la plupart des fragrances peoples sont souvent des féminins, car ce phénomène d'identification est souvent plus marqué chez les (jeunes) femmes. Britney Spears, Beyonce, Avril Lavigne, Rihanna... les chanteuses chéries des teenagers ont d'ailleurs toutes un parfum à leur nom. Si vraiment l'on veut lancer un masculin, mieux vaut alors porter son choix sur un sportif (le parfum David Beckham par exemple ou Rafael Nadal en ambassadeur Lanvin). Et surtout, homme ou femme, on veille évidemment à choisir une célébrité internationale pour ne pas se fermer l'export.

Je n'ai évidemment rien de personnel contre Garou (!) mais franchement, quelle idée ! Le chanteur n'est pas vraiment au top (son dernier succès dans les charts remonte à 2005), ne fait pas forcément rêver les filles (si?) et n'est pas non plus un modèle pour les hommes comme peuvent l'être les sportifs. Et à l'international, Garou sera sûrement moins vendeur que Justin Timberlake l'aura été pour Givenchy. Hormis au Canada bien sûr !

Erreur 2 : le nom et le flacon du parfum

Come2Me... Pfffff... Je ne préfère même pas m'attarder sur le nom du parfum tellement cela me semble mal choisi. Come2Me, pourquoi ? Cela n'évoque rien, et surtout pas Garou. Quitte à choisir un nom ridicule, on aurait pu au moins en trouver un qui évoquait Garou. Le parfum de Britney Spears s'appelle Circus en clin d'oeil à l'une de ses chansons, celui que s'apprête à lancer Rihanna sera baptisé suite à une mise à contribution des fans de la chanteuse sur son blog... Alors que là, rien.

Pas mieux du coté du packaging où rien ne trouve grâce à mes yeux non plus. Typographie d'une banalité affligeante, aucun travail créatif sur le flacon... Rassurez-vous, si l'on se fie à la photo en haut de cet article, la gamme de soins assortie (gel douche, déodorant...) est en parfaite cohérence avec le parfum, c'est à dire tout aussi peu attrayante. Cela fait cheap à mourir, on croirait un parfum que l'on trouverait dans une solderie. Quant au slogan "Séducteur, Animal, Sensuel, Magnétique", no comment.


Erreur 3 : le réseau de distribution

On apprend sur le site de Cosmétique Mag que, dans un premier temps, Come 2 Me sera vendu dans 245 Marionnaud avant de rejoindre le réseau GMS au prix de 39 euros le flacon de 100ml. Je leur souhaite bien du courage car vendre un parfum 39 euros en grandes surfaces va se révéler bien difficile, surtout quand on sait que chez les concurrents (Daniel Hechter, Airness, Pierre Cardin...), les parfums ne dépassent presque jamais la barre symbolique des 15 euros.


Ce n'est donc pas encore cette fois qu'un parfum de star à la française sera couronné de succès. En même temps, les derniers lancements sur ce créneau auraient du nous mettrent la puce à l'oreille car entre les fragrances de Catherine Lara et de Régine, l'année 2009 avait déjà été émaillée de bonnes parties de rigolade... Pour Régine, je peux trouver des circonstances atténuantes (le projet était à peu près cohérent), mais franchement, qui peut croire qu'un parfum Catherine Lara a une chance de se vendre ? Allez, next !