mercredi 23 novembre 2011

Le grand tribunal de la beauté - Lull


On continue notre petit tour des découvertes faites au Beyond Beauty ? Bah oui, je sais que le salon remonte à début septembre mais que voulez-vous, on n'a pas encore passé en revue le quart de tout ce que j'avais repéré là-bas ! Et après une introduction principalement consacrée aux capillaires avec Amenaïde et Less is More, passons maintenant à la partie soin du visage. Et pour l'occasion, j'en profite pour ressortir du placard la rubrique du grand tribunal de la beauté qui, comme vous allez rapidement vous en rendre compte, se prête parfaitement à la marque dont il va être question aujourd'hui, j'ai nommé Lull.


Comme je n'ai plus convoqué ce grand tribunal depuis fin août, je vais quand même prendre cinq secondes pour en rappeler le concept pour celles et ceux qui seraient arrivé sur cette planète entre temps. Je propose donc deux plaidoiries digne des plus grands avocats de ce monde, en prenant tout d'abord la défense de la marque, puis en pointant dans un second point ses éventuelles faiblesses. Bien entendu, je grossis volontairement le trait des deux côtés pour que vous ne puissiez pas savoir de quel côté je penche personnellement. Et à la fin, c'est vous qui votez à travers les commentaires pour la décision que vous voulez prendre : on acquitte l'accusé en lui souhaitant beaucoup de réussite ou bien on décide son incarcération immédiate ! C'est clair pour tout le monde ? Alors let's go !


LA DÉFENSE

Enfin mes chers Jurés, enfin un peu d'originalité au rayon cosméto. Cela fait tellement de bien de voir un projet qui sort de l'ordinaire que rien que pour cela, Lull mérite tout notre respect et notre attention. Bien sûr, son concept peut paraître farfelu aux yeux des plus cartésiens d'entre nous, mais les plus grands inventeurs n'ont-ils pas souvent été considérés comme des originaux ? D'ailleurs, le profil même de son créateur, Régis Martin, suffit à rassurer les plus perplexes. Docteur en pharmacie et cosmétologue, il est un chercheur au sérieux reconnu et qui a d'ailleurs mis en évidence la toxicité d'une substance que l'on trouvait dans les parfums et les cosmétiques. En clair chers Jurés, quelqu'un de sérieux et qui n'hésite pas à explorer de nouvelles voies. Parmi elles, l'impact de certaines émotions sur la peau. Oui, oui, vous avez bien lu, on parle bien là d'une traduction cutanée d'une émotion, d'un état d'esprit. Je conçois tout à fait chers Jurés que cela vous interpelle et vous semble osé comme parti-pris, mais pouvez-vous accepter que le fait "d'être bien dans sa peau" puisse se retranscrire... sur notre peau !


"Les émotions ne vieillissent jamais et d'elles naît la beauté", tel est le letmotiv de Lull. Pour la marque, nos émotions agissent sur notre peau, et c'est cette incroyable action qu'elle a voulu retranscrire dans sa somptueuse ligne de 5 soins. Cela vous semble un peu abstrait ? Permettez-moi de vous illustrer cela par un exemple. A quel moment de la journée vous sentez-vous le mieux ? Est-ce peut-être au réveil, lorsque la douce lumière du jour vient vous tirer de votre sommeil ? Dans ce cas, peut-être trouverez-vous votre bonheur dans le soin "Eveil Radieux" dont la formule à base de Ginseng et Arnica est censée stimuler cette même sensation. Si ce sont plutôt les moments de calme dans lesquels vous vous épanouissez le plus, misez alors sur "Calme Intense", aux extraits de Houblon et d'Aubépine. Ces actifs, comme tout ceux sélectionnés avec soin par Lull, vont ainsi influer sur notre S.E.C (et non pas sur notre sexe, ce que vous êtes coquins aujourd'hui cher Jurés!).


Je sais que ce S.E.C sera une pièce à conviction importante dans vos délibérations chers Jurés, permettez moi aussi de m'arrêter un instant sur ce dernier. S.E.C est en fait l'abréviation de Skin Emotional Coefficient, "le coefficient qui exprime la dynamique physiologique associée à la diffusion des émotions au niveau cutané". Une émotion positive (S.E.C.+) aura un effet régénérant et prolongera la durée de vie des tissus cutanés, à l'inverse d'une émotion négative (S.E.C.-) qui induira au contraire une destruction précipitée des cellules. Et si cette physiologie des émotions au niveau cutané vous laisse perplexe, permettez-moi de vous rappelez qu'elle n'est pas sortie de nulle part : Shiseido développe également cette technologie depuis quelques années sur ces soins du corps, sauf qu'eux appelle ça l'aromacologie.Dans le dernier numéro du magazine américain Allure, un papier très intéressant est d'ailleurs consacré à ces liens étroits entre peau et équilibre émotionnel, le titre parlant même de ces acnés que l'on soigne par... l'hypnose !


Un projet fort prometteur donc, doublé d'une vraie réussite visuelle. Ces flacons de verre ne demandent qu'à se lover dans notre main. Code couleur très élégant et minimalisme chic risquent fort de peser dans la balance de votre jugement chers Jurés. J'attire votre attention, en guise de conclusion, sur le fait que nous sommes là face à des formules à plus de 90% naturelles, un bon point qui permet de prouver que la technicité et l'audace ne sont pas toujours là on l'imagine. Pour toutes ces raisons chers Jurés, je vous demanderai la plus grande indulgence envers Lull.


LA DÉFONCE


Si mon fils de 14 ans avait du me remplacer au pied levé pour cette plaidoirie devant vous chers Jurés, je suis certain qu'il n'aurait pu s'empêcher de commencer par une petite boutade du style "Lull, c'est trop lol". Et j'avoue que j'aurais eu du mal à l'en dissuader tant ce projet me semble effectivement trop... lol ! Lull est sans conteste l'incarnation parfaite du type de choses auxquelles on adhère bien plus facilement après avoir abusé de substances illicites. Mais vous comprendrez chers Jurés qu'il m'est difficile de faire tourner un joint ici, dans ce lieu de justice où règne l'ordre et la morale. C'est donc avec un cerveau à jeun que nous allons essayer de parler S.E.C...


Je ne sais pas si le calme, l'énergie ou encore la sensualité peuvent influer sur la longévité des cellules mais je peux en revanche prouver que Lull accéléré la formation de rides. Si, si cher Jurés, je vous assure que toute personne normalement constituée qui lit la notice d'un produit Lull a immédiatement trois milliards de questions venant à son esprit. Là, le visage typique d'une réflexion intense apparaît, tout les muscles de la face se contractent intensément ce qui comme chacun sait va accélérer la formation des rides d'expression. Qui osera dire après que les émotions n'influent pas sur la qualité de la peau ?!

Plus sérieusement cher Jurés, c'est surtout un autre point qui nous pose le plus gros problème dans l'épineuse affaire Lull : "qui a caché les types de peaux". Vous savez, les fameux "peaux grasses", "peaux mixtes", "peaux sèches", "peaux matures".... qui nous aident à choisir les soins qu'il nous faut. C'est en option ? Non parce que figurez-vous que ma petite soeur se sent à son avantage lorsqu'elle se trouve un peu sensuelle. J'imagine du coup qu'elle doit choisir parmi les références proposées le soin Lull Éclat Sensuel. Logique en effet. Et alors ce qui est drôle, c'est que j'ai une amie de ma mère qui est une vraie cougar, jamais plus en confiance que lorsqu'elle se sent sexy ? Qu'est ce qu'on prend pour elle ? Éclat Sensuel aussi ? Je veux bien mais c'est un peu con, ma soeur a 20 ans et l'amie de ma mère 55, je ne pense pas que leurs épidermes respectifs soient en demande des mêmes actifs.


C'est bien joli d'avoir fais des soins par types d'émotions positives, mais complètement illisible pour le consommateur qui a, à mon humble avis, besoin de repères traditionnels. Quelle est la référence dont ma peau a vraiment besoin ? Je choisis comment, au pif en optant pour ma couleur préférée ? On ne sait même pas quel soin est le plus riche, lequel le plus dosé en actifs anti-âge, lequel a le plus des propriétés matifiantes... Et le souci, c'est que si on le savait et qu'on choisissait en fonction de cela (ce qui serait logique comme vous en conviendrez chers Jurés), cela ferait perdre tout l'intérêt premier de Lull. C'est le serpent qui se mord la queue, et cela d'autant plus que chaque soin coûte la bagatelle de 82€ l'unité. A ce prix là, excusez-moi de demander un peu plus de technicité quand même. Et de praticité aussi, car si le flacon au bout arrondi est certes très joli, je pense qu'il est surtout pénible à faire tenir quelque part dans notre salle de bains.

Maintenant, c'est à vous de délibérer chers Jurés ? Quel avenir réservez-vous à Lull ? Avez-vous succombé aux arguments de la défense et à l'avancée que représente la prise en compte des émotions dans la beauté de notre épiderme ? Trouvez-vous cet alibi convainquant ? Ou bien au contraire, restez-vous hermétique à cela malgré vos chackras grand ouverts ?! Le fait qu'on ne sache pas vraiment quel produit correspond à quel public vous perturbe t'il au point de passer votre chemin et d'économiser 82 euros ? C'est vous qui votez, c'est vous qui décidez ! Moi, je compte simplement les points et reviendrai en fin de semaine vous dire ce que j'en pense vraiment !


EDIT 27 NOVEMBRE

Bon, bah dans l'ensemble, on ne peut pas dire que vous soyez très emballés par la proposition que nous fait Lull. Et pour tout vous avouer, je suis plutôt sur la même longueur d'ondes que vous (même si j'espère me tromper pour le créateur de la marque dont je respecte quand même le travail). Cela me fait d'autant plus de "peine" que je suis plutôt convaincu de l'interaction qu'il peut y avoir entre la peau et les émotions. L'épiderme réagit, comme tout organe du corps, à des stimulis extérieurs donc je dis why not sur le fond.

Mais il y a deux points sur lesquels je ne peux pas cautionner le projet de Lull. Le premier, c'est sur le fait que la marque ne repose que sur ce concept, et ne mette pas plus en avant ses formules à proprement parler. Moi, je veux bien croire aux bienfaits des émotions mais je ne peux pas non plus considérer que cela soit suffisant. Cela aurait peut-être été intéressant à associer avec un soin plus classique. Le fait que les produits ne prennent ni l'âge, ni les types de peaux en compte me semble aussi bien trop déstabilisant pour le consommateur lambda. Encore plus lorsqu'on est sur un soin à 82€ sur lequel on demande à être un peu plus rassuré que ça pour se laisser convaincre. Mais bon, seul l'avenir nous dira ce qu'il en est, à suivre dans les prochains mois donc...

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