dimanche 26 août 2012

Angel, un parfum né sous une bonne étoile


 

Tout le monde a passé un bon week-end ? Prêt(e)s pour affronter la dernière semaine de semi-calme avant le terrible retour des aoûtiens ?! De mon côté, j'ai profité hier d'une journée tranquille chez moi (le truc qui doit m'arriver une fois par trimestre!) pour faire un grand rangement dans mon appart. Cuisine, salon, salle de bains, chambre... tout y est passé jusqu'à mon bureau où commençait à s'accumuler une montagne de papiers. Entre ma petite paperasse administrative (parfois, je me dis que j'aurais vraiment besoin d'une secrétaire perso pour régler mes histoires de charges, de mutuelles, d'impôts...), les dizaines et dizaines de magazines que je garde car je veux relire/découper certaines choses qui m'intéressent et toutes mes notes de beauty bloggueur, il y avait là un sacré bordel. Mais cela valait le coup de s'y atteler car je suis retombé sur plein de trucs que j'avais mis de côté pour des billets que je voulais vous préparer. Parmi elles, un post-it qui semblait avoir pas mal voyagé (lui, il a du passer toute une journée dans la poche de mon jean) et sur lequel j'avais écris avec mon écriture dégueulasse digne d'un élève de maternelle seconde section : 20 ans Angel. Rien à voir avec le spin-off de Buffy contre les vampires, vous vous en doutez bien, mais plutôt avec un parfum que vous connaissez toutes et tous, celui de Thierry Mugler. Un anniversaire idéal et qui mérite qu'on fête ces deux décennies dans ma petite rubrique sur les produits cultes de la Planète-Beauté !


Ah, Angel, il y a tellement de choses à dire à son sujet que je ne sais même pas par où commencer... Je suis sûr que vous êtes nombreux/ses derrière votre écran à avoir une histoire particulière avec cette mythique fragrance. Moi, il me fait clairement penser à ma Maman dont c'est le parfum chéri, celui qu'elle porte pour les occasions particulières (oui, ma mère est du genre à réserver tel parfum à telle sortie, tel autre pour une autre activité... alors que moi, je n'en ai qu'un seul que je porte en toutes circonstances). J'ai aussi des tantes et des amies qui ne jurent que par l'étoile bleue de Mugler, au moins 5 ou 6 si je ne m'abuse. Bon, personnellement, je suis bien obligé que je ne suis pas un grand fan d'Angel que je trouve trop entêtant, mais force est de reconnaitre que j'ai l'air d'être l'un des seuls à y être insensible. En effet, depuis sa naissance en 1992, il n'a presque jamais (voire même jamais il me semble) quitté le podium des parfums les plus vendus de France où il talonne Dior J'adore et le Chanel 5. Excusez du peu ! En même temps, il n'y a qu'à prendre le métro pour prendre conscience de son succès car Angel fait partie des jus que l'on croise souvent dans la rue !


Ce qui est amusant dans ce succès, c'est que ce parfum s'est imposé comme un incontournable alors que sur le papier, cela ne semblait pourtant pas gagné pour lui. Déjà, remettons nous dans le contexte de l'époque en se remémorant que c'était alors la toute première création de Thierry Mugler. Le grand couturier avait été approché deux ans plus tôt par le groupe Clarins qui voulait ajouter à son portefeuille une licence "couture". Au début des 90's, Mugler fait partie des noms les plus influents de la planet fashion... mais n'évoque alors strictement rien en matière de parfum. Dès le départ de l'aventure, Mugler soumet un projet aux équipes Clarins mais ce dernier est rapidement botté en touche, pour repartir sur une nouvelle base plus en accord avec l'univers Mugler. En guise de brief, Mugler aiguille le nez Olivier Cresp en lui parlant de ses souvenirs d'enfance. Des souvenirs très sucrés puisqu'il y était question du doux parfum des goûters que lui préparait sa grand-mère.


Du chocolat, du caramel, de la praline, de la vanille, de la barbe à papa... pas étonnant me direz-vous que l'on chope du diabète rien qu'en sniffant Angel ! Mais attention, car derrière cette apparence très légère et gourmande, Angel est une création on ne peut plus complexe car Mugler ne voulait aucune notes fleuries dans son parfum. Un casse-tête de dingue lorsqu'on sait qu'on en trouve toujours (et souvent plusieurs) dans tous les jus féminins. Cette pyramide olfactive totalement hybride (et dont tout le monde s'accorde à dire qu'elle n'aurait sûrement jamais été lancée si elle avait fait l'objet d'un "sniff test" auprès d'un panel de consommatrices comme c'est le cas aujourd'hui) aura nécessité par moins de 2 ans de dur labeur et 608 essais du parfumeur Olivier Cresp avant de répondre totalement aux exigences du couturier. Angel ne ressemble à aucun autre, et c'est sans doute pour cela qu'il plaira tant. Overdosé en patchouli (30%), il séduit autant qu'il énerve. C'est un parfum qui divise, on l'aime ou on le déteste mais on y reste rarement indifférent. A sa sortie, l'OVNI Angel inaugurera même une nouvelle famille de parfum : les orientaux gourmands. Ouvrant au passage la voie à d'autres créations du même acabit, comme le parfum de Lolita Lempicka par exemple...



Alors que la création du parfum en lui-même avait déjà été un défi à part entière, Mugler n'en avait pas fini pour autant... Vint alors la seconde étape de la création, au moins aussi épique que la première : Thierry Mugler voulait que son parfum ait une forme d'étoile. Un point non négociable pour l'ancien danseur étoile qu'il était (il me semble même qu'il a des étoiles en tatouage) mais qui allait représenter un casse-tête de folie pour tous les fournisseurs de flacons. Un à un, ces derniers baissaient les bras devant un problème qui leur paraissait insoluble : comment faire en sorte que le parfum n'ait pas la fâcheuse tendance à filer dans toutes les branches de l'étoile et que le flacon finisse par ne plus "pschitter" convenablement ? Tout en faisant néanmoins en sorte que le parfim se répartisse uniformément dans chacune des branches de l'étoile ? Une prise de tête à côté de laquelle trois heures devant "Des chiffres et des lettres" ressemblerait presque au paradis. C'est finalement en développant un procédé inédit qu'un prestataire (les Verreries Brosse pour ne pas les nommer) arrivera à résoudre l'énigme. Mais au final, sa forme originale n'est même pas le point le plus différenciant du flacon d'Angel qui se distingue par une autre de ses caractéristiques : il est rechargeable.


Enfin, ressourçable plutôt comme l'explique la marque. J'imagine que vous avez déjà toutes et tous vu un jour ou l'autre une "fontaine" de parfums Angel dans une parfumerie. Vous y venez avec votre flacon vide que l'on vous remplit pour un nouveau tour. Ecologique et économique, le concept a été depuis repris par d'autres marques (Kenzo par exemple) mais jamais avec le même succès que Mugler chez qui il représente aujourd'hui plus de 40% des ventes. Encore une fois, Mugler était un visionnaire, en avance sur son époque. Un jus impossible à créer sur le papier, un flacon qui en a fait craquer nerveusement plus d'un... mais ce n'était pas encore fini ! Dernière exigence de Mugler : son parfum devait être bleu glacier. Pas le flacon attention, mais bel et bien le parfum en lui-même. Si aujourd'hui les techniques se sont nettement perfectionnées (le parfum de Lady GaGa sera d'ailleurs noir si je ne me trompe pas), c'était une autre paire de manches en 1992 où l'on ne savait pas encore très bien réaliser ce genre de choses sans faire virer la formule ou prendre le risque que la couleur tourne et devienne verdâtre au fil des mois. Là aussi, à force de patience et d'acharnement, les équipes Clarins/Mugler ont finalement atteint leur but.


Après tant de challenges relevés, l'étoile pouvait alors rejoindre les parfumeries du monde entier. Il ne restait alors qu'à choisir celle qui aurait la lourde tache de l'incarner dans les campagnes publicitaires. Savez-vous qui a eu en premier cet honneur ? Cocorico, c'était une française ! Estelle Lefébure - Hallyday à l'époque - pour ne pas la nommer. Tenant un drapeau étoilé sur la corniche d'un gratte-ciel, on était alors assez loin de l'univers mystico-spatial qui devint celui d'Angel quelques années plus tard. Viendront ensuite d'autres égéries à l'instar de Jerry Hall (Mme Mick Jagger) ou de l'actice Naomi Watts. Des noms qui font que dans mon esprit, l'égérie Angel ne peut qu'être blonde. Du coup, je n'arrive pas à me faire à l'idée que depuis l'année dernière, c'est la caliente Eva Mendes qui est dorénavant l'ambassadrice de cette shining star. C'est donc probablement à elle que reviendra la lourde tâche de souffler en octobre prochain les 20 bougies d'Angel, le temps de l'édition limitée Precious Star que la marque a habillé de millions de paillettes. Une étoile tout sauf filante que je pourrais peut-être glisser au pied du sapin de Noël de ma Maman !


Voilà, je crois que je vous ai tout raconté ! Vous connaissiez un peu l'histoire d'Angel ou pas très bien ? Ce qui est sûr, c'est que c'est un succès comme on n'en voit pas tous les jours en matière de parfums, du genre qui doit faire baver d'envie toutes les fragrances qui se lancent aujourd'hui. Est-ce qu'il y a parmi les habitantes de cette Planète des adeptes d'Angel ? Faites-vous partie de celles et ceux qui le trouvaient à tomber ou bien y êtes vous totalement hermétique voire même plutôt réfractaire ? Avez-vous comme moi des Angel's addict dans votre entourage ? Quelle égérie incarnait selon vous le mieux la fragrance ? J'espère en tout cas que vous penserez maintenant à moi à chaque fois que vous croiserez cet Angel quelque part !

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